Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba

Génériques

Opening : "Gurenge" par LiSA

Ending : "from the edge" par FictionJunction feat. LiSA

Avis

J’avais l’intention depuis un moment de regarder cet anime, ayant vu beaucoup d’internautes défendre bec et ongles le manga original. Mais je l’avais laissé de côté à sa sortie pour en privilégier d’autres (choix qui fut plus ou moins heureux car j’avais testé au hasard quelques animes décevants). Après le succès phénoménal de cet anime et que plusieurs connaissances  m’en aient parlé, allez, lançons-nous.

La série commence tout shonen classique. Un héros voit sa vie chamboulée du tout au tout brutalement, il va prendre les armes, développer de fortes capacités en combat, avoir une détermination à toute épreuve. Il sera question ici, comme pour des milliers d’autres œuvres, de chasse aux démons. On découvre une organisation de chasseurs, des strates avec les commandants, des co-disciples. Un grand méchant apparaît avec ses nombreux sbires qui feront office d’entraînement pour le héros. Bref tous les ingrédients sont là. Ah oui, sans oublier le POUVOIR DE L’AMITIÉ. Enfin, ici plutôt le pouvoir de la famille puisque de Tanjirô se bat pour sa petite sœur devenue démone qu’il protège, mais l'idée reste la même.

Le début est plutôt bien construit et intéressant, via les premiers pas pénibles de Tanjirô dans sa formation préliminaire au métier de chasseur de démons. On le voit vraiment peiner durant un an pour réussir. De plus, son rapport avec Nezuko s’avérait intéressant, celle-ci devenant mi animale mi-humaine avec son statut de démone, la privant en partie de sa personnalité d’antan, mais lui donnant un aspect bestial et très pur.

Malheureusement dès que Tanjirô obtient sa certification de pourfendre, la série retombe dans toutes les mauvaises tares du genre. Il sort des techniques magiques de son chapeau de prestidigitateur, son souffle de l’eau, que l’on entrevoit à peine quelques minutes dans l'épisode 3 et qu’il maîtrisie comme un chef dès sa première mission officielle. Certes, je conviens que la volonté était de garder la surprise en ne révélant pas ces techniques durant son entraînement, mais ça paraît trops facile quand même. Tanjirô se révèle hyper balèze, il se prend des méga coups dans la figure, mais bon les blessures c’est pour les faibles, s’il a décidé de les ignorer, elles ne l’affecteront pas. Si les démons qu’il rencontre peuvent avoir des pouvoirs assez créatifs, les combats ne gagnent jamais en intérêt puisqu’on constate que Tanjirô triomphe toujours grâce à son amure de scenarium. Nezuko pour sa part se révèle sous-exploitée, je m’attendais à ce qu’il y ait un vrai apprentissage pour les deux, mais non. L’histoire se résumé à des successions de combats contre des démons, avec vaguement un développement sur l’histoire de chaque démon au moment de leur mort, qui ne change pas grand-chose au schmilblick. Tanjirô reste assez classique comme héros, son côté empathique non plus ne changeant pas grand-chose puisqu’il tue quand même au final. Il aurait des leçons à prendre auprès d’un certain Asakura Yoh qui met en corrélation les paroles et les actes  ;p. Tanjirô pour le coup, a plutôt la compassion d'un bourreau pour un condamné sur l'échafaud.

L’univers général de la série n’est en conséquence pas très riche ni intéressant. Comme déjà dit, des chasses aux démons, des questionnement sur la méchanceté de ces démons, c’est vu et revu mille fois. De plus, comme les pouvoirs des chasseurs sortent de nulle part, ça ne donne pas trop envie de s’y intéresser. Ni même du côté des démons, pas grand-chose à relever. Ce sont des démons quoi avec juste un gros méchant qui mène tous les autres à la baguette. Les personnages sont tout ce qu’il y a de plus classique, les quelques tentatives d’humour reposant sur du comique de répétition avec Zen’Itsu et Inosuke qui passe leur temps à hurler les mêmes palabres. Toutefois, les personnages peuvent être attachants malgré tout.

L’ambiance n’est réellement réussie que par le vrai gros point fort de la série : l’animation. Oui cette série est splendide à se prosterner devant (j’exagère un peu lol). Mais vraiment, la qualité nous met une grosse claque dès le début et ne cesse de s’amplifier. Les combats sont hyper dynamiques, magnifiquement chorégraphiés et ses effets magiques de toute beauté, quand Tanjirô déploie son Souffle de l’eau, le rendu se révèle des plus enchanteurs et stylisés. Les décors sont riches et très vivants. On voit que de la 3D a été utilisée, mais contrairement à beaucoup d’animes, ici elle demeure maîtrisée et apporte un réel plus à la série, au lieu de paraître seulement comme une économie de budget en animation 2D. L’anime a une vraie patte graphique aussi via la style des personnages (à l’image du manga original j’imagine) et les tons colorés. Servi par de très belles OST, l’emballage de cette série est magistral.

Me voilà finalement avec le même constat que pour l’anime Jujutsu Kaisen. Je ne comprends vraiment pas la ferveur autour de cet anime, certes magnifique mais creux. Si vous aimez les histoires de démons, je vous conseille par exemple l’excellent Dororo (2019), ou bien dans du shonen nekketsu Blue Exorcist ou même D. Gray-man pourquoi pas. Je vais sûrement me faire des ennemis mais j'estampille Demon Slayer en shonen de base adepte du "TA GUEULE C'EST MAGIQUE".

Hanoko, tout vu entre le 07/01/2021 et le 03/05/2021